Topographie de la frontière (2e partie)
Vendredi 29 septembre 2017, 21h00
Cinémathèque québécoise
335, boul. De Maisonneuve Est, Montréal
Admission: 10 $; Étudiant.e.s, aîné.e.s: 9 $
Nous poursuivons notre exploration de la topographie de la frontière avec deux films tournés pour l’un sur les rivages et pour l’autre en pleine mer :
Tout le monde aime le bord de la mer
Un film de Keina Espiñeira
Espagne, 2016, 18 min
Un groupe d’hommes attendent à la lisière d’une forêt côtière leur départ vers l’Europe, dans un espace hors du temps. On y tourne un film, les hommes jouent leur propre rôle. La fiction et le documentaire s’entrelacent continuellement. Les mythes du passé colonial entrent en collision avec des rêves d’un avenir meilleur dans l’ancien pays des oppresseurs.
Keina Espiñeira détient un Master en Réalisation et production en cinéma documentaire délivré par l’Association de Cinéma Documentaire à Madrid. Elle a aussi travaillé comme chercheuse à Barcelone, en Californie, Nijmegen et au Maroc. Les politiques migratoires tiennent un rôle central dans son travail.
Dead Slow Ahead
Un film de Mauro Herce
Espagne, 2015, 74 min
Un cargo traverse l’océan. Peut-être est-ce un bateau à la dérive, à moins que ce ne soit juste le dernier représentant d’une espèce en voie de disparition, dont les moteurs continuent à tourner, inextinguibles.
Né à Barcelone en 1976, Mauro Herce commence par un diplôme d’ingénieur et des études d’art avant d’intégrer l’Escuela internacional de cine y TV de San Antonio de los Baños (Cuba) puis l’École nationale supérieure Louis-Lumière de Paris. Il débute sa carrière comme directeur de la photographie et scénariste sur des films comme Ocaso (2010), Arraianos (2012), A puerta fria (2012), El quinto evangelio de Gaspar Hauser (2013) et Slimane (2013). Dead Slow Ahead (2015) est son premier long métrage en tant que réalisateur.
Topographie de la frontière (1ère partie)
Lundi le 1er mai 2017, 18h30
Cinémathèque québécoise
335, boul. De Maisonneuve Est, Montréal
Admission: 10 $; Étudiant.e.s, aîné.e.s: 9 $
En cette journée internationale des travailleurs, le projet Topographies de la violence de masse propose un programme de films qui donnent à penser les conditions de migration de celles et ceux qui fuient la vie précaire de leur pays. Comment les objets spatiaux tels que les murs, les postes-frontières, les embarcations de survie, les caméras, les satellites, les téléphones intelligents, les navires et les hélicoptères, sont-ils devenus des outils nuisibles, au point même de se retourner contre les réfugiés qu’ils devraient protéger et de questionner leur humanité ? 1
Un programme proposé par Véronique Leblanc et Emanuel Licha, à l’invitation de Guillaume Lafleur de la Cinémathèque québécoise.
Best of Luck with the Wall
un film de Josh Begley
États-Unis, 2016, 7 min
Un voyage au-dessus de la frontière américano-mexicaine, réalisé à partir de 200 000 images satellites.
Josh Begley est un artiste travaillant à partir de données numériques et un développeur d’applications basé à Brooklyn, New York. Il est le créateur de Metadata+, une application pour iPhone qui retrace les frappes opérées par les drones américains. S’appropriant les images satellites accessibles à tous, le travail de Begley exploite les interfaces de programmation applicative, ou API, pour construire des recueils d’images générées par ordinateur sur la vie au quotidien. Son travail est paru dans Wired, The New York Times, NPR, The Guardian, New York Magazine, et a été présenté au New Museum of Contemporary Art. Il détient des diplômes de l’Université de Berkeley et de l’Université de New York.
Liquid Traces – The Left-to-Die Boat Case
un film de Charles Heller et Lorenzo Pezzani
Royaume-Uni, Allemagne, 2014, 17 min (V.O. en anglais avec sous-titres français)
Liquid Traces propose une reconstitution synthétique des événements qu’on a ensuite nommés « le cas du bateau abandonné à la mort ». Sur ce « left-to-die boat », 72 passagers, qui avaient quitté la côte de la Lybie à bord d’un petit bateau en caoutchouc en direction de l’île de Lampedusa, ont été laissés à la dérive pendant 14 jours dans la zone de surveillance maritime de l’OTAN, et ce malgré plusieurs signaux de détresse indiquant leur localisation, de même que des interactions répétées, dont au moins une visite effectuée par un hélicoptère militaire et une rencontre avec un navire de guerre. Résultat : seulement 9 personnes ont survécu.
Charles Heller est un cinéaste et chercheur dont le travail porte depuis longtemps sur la politique migratoire et sur la pratique esthétique à l’intérieur de l’Europe et à ses frontières. Il mène présentement des recherches postdoctorales, avec le soutien du Fonds national suisse, au Centre for Migration and Refugee Studies, American University, au Caire, et au Centre d’études et de documentation économiques, juridiques et sociales, également au Caire.
Lorenzo Pezzani est architecte et chercheur ; il dirige actuellement un nouveau programme de maîtrise en collaboration avec le groupe de recherche Forensic Architecture, à Goldsmiths, University of London. Sa pratique porte sur la politique spatiale et les cultures visuelles de la migration, avec un intérêt marqué pour la géographie de l’océan.
Ensemble, ils ont cofondé en 2011 la plateforme WatchTheMed, un outil à l’intention d’acteurs non gouvernementaux souhaitant exercer leur droit crucial d’observer les frontières maritimes de l’Union européenne, de même que Forensic Oceanography, un projet collaboratif qui pose un regard critique sur le régime militarisé des frontières et la politique migratoire dans la Méditerranée.
Havarie
un film de Philip Scheffner
Allemagne, 2016, 93 min (V.O. avec s/t anglais)
Le 14 septembre 2012, à 14h56, le paquebot de croisière Adventure of the Seas rapporte au Spanish Maritime Rescue Centre qu’il a aperçu un canot pneumatique à la dérive avec 13 personnes à bord. À partir d’un clip sur YouTube et d’éléments biographiques, une chorégraphie se déploie, reflétant le passé, le présent et l’avenir de ces voyageurs sur la Méditerranée.
Philip Scheffner est né en 1966 à Hombourg (Sarre). Il vit et travaille comme artiste et cinéaste à Berlin. Avec Merle Kröger, Alex Gerbaulet et Caroline Kirberg, il dirige la plateforme de production pong. Il a participé à la section Forum de la Berlinale avec Havarie (2016), And-Ek Ghes… (2016), Revision (2012), Der Tag des Spatzen (2010) et The Halfmoon Files (2007).
1 voir Thomas Keenan, « Or are we human beings ? », e-flux architecture, 14.02.2017